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Quelques mots sur les airs de castrats
Avant la sortie du film
« Farinelli », le public connaissait peu les airs écrits pour castrats
alto. La musique étonnante de ce film révéla pour beaucoup le pouvoir
émotionnel que peut engendrer la virtuosité par elle-même lorsqu’elle
atteint la perfection dans l’exécution. On sait que les ingénieurs du son
mélangèrent deux voix différentes pour créer l’étendue vocale que
possédaient ces chanteurs. On peut lire sur la pochette du disque : « La
bande son comporte près de 3000 points de montage. Il fallut ensuite
homogénéiser les timbres des deux chanteurs afin de doter Farinelli d’une
voix qui lui soit propre ». N’était-ce pas donner un côté synthétique à ce
type de voix ? Et même si l’illusion ainsi conçue est quasi parfaite, le
prétexte que personne ne possède plus désormais l’étendue vocale nécessaire
n’était-il pas fallacieux ? C’était sans doute répondre à une tendance de
notre époque qui savoure l’illusion apportée par l’électronique et les
effets spéciaux et s’en tranquillise. L’étendue vraiment phénoménale de la
voix d’Alexis Vassiliev est la preuve, s’il en fallait, que la voix
existait.
Quelle est la différence
entre un contre-ténor et un haute-contre ? Il n’y en a pas : le premier est
d’origine anglaise, le second d’origine française. Voilà donc une question
réglée.
Alexis VASSILIEV
Alexis VASSILIEV a été formé
au conservatoire de musique d’Arkangelsk à la fois en piano et en chant. Il
est entré ensuite à l’Institut des Hautes Etudes Vocales de Moscou en classe
de chant lyrique. Depuis ses premiers cours de piano à l’âge de quatre ans,
on peut dire que la vie d’Alexis a été une succession d’apprentissages et de
succès en Russie tout d’abord, puis en France où il vit et travaille depuis
1991. Ancien élève de Régine Crespin notamment, cet artiste a été récompensé
par de nombreux prix nationaux et internationaux consacrant la qualité de sa
virtuosité et de son interprétation. Il était notamment au début de cette
année, prix spécial de jury au concours international Puccini-Albanese à New
York.
Mais donnons la parole à
Alexis : « J’ai donné mon premier récital dans ma ville natale, au nord de
la Russie. Ma mère était l’une de mes plus fidèles supporters. Souvent elle
me rejoignait sur scène ; nous chantions ensemble. A 13 ans, contrairement à
mes camarades du cours de chant, ma voix n’a pas mué, alors que mon
professeur m’encourageait à faire des efforts pour trouver un timbre de
baryton. J’avais beau m’appliquer, je n’y arrivais pas ... », « La nature
m’a donné une voix au timbre de mezzo. Chaque jour, je la mets à l’épreuve.
Que je sois fatigué ou en forme,
elle doit rester stable et générer la beauté. Infatigablement,
je l’apprivoise pour l’empêcher de s’altérer ... »
Katérina KERETCHANINE
Alexis VASSILIEV tient à
nous faire découvrir son amie Katérina KERETCHANINE. C’est à l’Académie
GNESSYN de MOSCOU qu’ils se sont découverts et appréciés. Katérina est née
dans une famille de musiciens. Sa carrière a débuté dès la fin de ses études
à MOSCOU, au théâtre de NEMIROVITCH, deuxième plus célèbre opéra après le
BOLCHOÏ. Elle a été invitée en HONGRIE, en ESPAGNE et en ITALIE où elle a
remporté un réel succès. C’est une soprano dont la voix possède une large
palette. Sa voix est clairement timbrée dans tous les registres : lyrique,
dramatique et colorature. La beauté de son timbre et son velouté sont servis
par une musicalité exceptionnelle.
Katérina chante pour la
première fois en France et c’est avec un très grand plaisir que nous
l’accueillons ce soir à Jouy, et l’apprécierons ensemble à l’occasion de ce
concert.
Marina RAVOR
Marina RAVOR est la pianiste
attitrée d’Alexis en récital : « Nous sommes en parfaite osmose et avons la
même conception de la musique. Une accompagnatrice doit envelopper une voix,
s’effacer lorsque c’est utile, en un mot, faire de la musique ». Un
commentateur du récital qu’Alexis a donné au Festival d’Eté du
Grand Jardin en Haute Marne ajoutait : « On ne saurait conclure sans
souligner le superbe accompagnement au piano de sa complice, Marina RAVOR,
une virtuose qui, venue elle aussi de la région de Moscou, poursuit comme le
chanteur sa carrière en France. Cela s’est traduit par une qualité
d’ensemble remarquable et les applaudissements du public en fin de concert
s’adressaient aux deux artistes ».
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