PROPOS SUR LA MUSIQUE TRADITIONNELLE DE GEORGIE

Les ensembles que nous vous proposons d'écouter aujourd'hui vont interpréter un programme de musique traditionnelle géorgienne.

 De quoi s'agit-il ?  Tout d'abord, un peu d'histoire et de géographie !

L'histoire de la culture musicale du peuple géorgien est étroitement liée à celle, longue et turbulente, de la région du Sud Caucase. La Géorgie d'aujourd'hui est un petit pays montagneux bordé au nord par la Russie, à l'ouest par la Mer Noire, au sud par la Turquie et l'Arménie, et à l'est par l'Azerbaïdjan.

 Les écrits de Xénophon (401 av. JC), la Géographie de Strabon (25 ap. JC) et la mythologie grecque en parlent comme du pays de la TOISON d'OR ! Malgré quelques deux cents années de présence russe puis soviétique, la Géorgie contemporaine a conservé sa langue, une langue caucasique (groupe kartvélien) et son alphabet, dont les plus anciens exemples connus sont des inscriptions datant du V° siècle.

LE CHANT POLYPHONIQUE, hautement développé, représente un des aspects majeurs de l'héritage culturel de ce pays et demeure vivant dans les quinze régions de la Géorgie. Les traditions vocales sont assez différenciées selon les régions ; elles partagent cependant un certain nombre de traits communs. En particulier, elles occupent dans les traditions musicales géorgiennes une place prééminente, reléguant au second plan la musique instrumentale, qu'il s'agisse des aérophones larchemi et soinari (flûtes de pan) ou salumari (flûte), ou encore des cordophones chonguri et panduri (luths), chnagi (harpe), et chuniri (vièle).

Le principe de la polyphonie domine tous les genres de musique vocale, sauf les chants exécutés en solo (chants de cavalier ou de travail solitaire). Le chant homophonique (choeur à l'unisson) n'existe pas. Le chant  polyphonique  est  pratiqué  aussi  bien  par les femmes que par les hommes, mais le répertoire masculin est considérablement  plus vaste.

Un des traits principaux de la polyphonie vocale géorgienne est l'abondance d'accords dissonants construits sur des intervalles de seconde, de quarte, de quinte ou de septième. Traditionnellement, seule la partie de basse est chantée par un groupe, alors que les parties supérieures sont toujours chantées par des solistes. Dans le chant en "trio", la basse est chantée par une seule personne.

LES ENSEMBLES MARANI et IRINOLA

Les ensembles Marani et Irinola se consacrent à l'étude de ce riche répertoire polyphonique. L'ensemble Marani fut fondé par Frank Kane il y a une dizaine d'années, tandis que l'ensemble Irinola, choeur de femmes, existe depuis 5 ans. Ces deux ensembles se produisent en concert et permettent ainsi de populariser les chants polyphoniques géorgiens. L'association Marani, qui les rassemble, organise en outre des stages d'apprentissage du chant géorgien ouverts au public.

Les ensembles ont dû trouver leur propre façon d'aborder cette musique aux tonalités si particulières. Le système de notation occidental ne permettant pas de la représenter fidèlement, l'écoute attentive des enregistrements et des chanteurs eux-mêmes a primé. En suivant les conseils de ces derniers, Marani et Irinola ont développé leurs propres techniques et fait écho à la tradition géorgienne où les chants se transmettent oralement de père en fils ... et de mère en fille !

L' association  Marani  invite des chanteurs géorgiens à Paris pour animer des ateliers destinés aux membres de l’association ainsi qu'à d'autres chanteurs intéressés par les polyphonies. Les spécialistes les plus confirmés aident les groupes  à  se  rapprocher  au  maximum  des  styles  traditionnels,  et, fréquemment, les séances de travail se terminent en "SOUPRAS". Il s'agit de repas de fête pendant lesquels les toasts et les chansons s'enchaînent. C'est là le lieu privilégié pour entendre résonner les chants et s'imprégner des valeurs qu'ils transmettent. En effet, le "soupra" représente le contexte le plus actuel des chants de Géorgie, car c'est principalement autour d'une table que l'on chante !

Pour accroître leur répertoire et découvrir en profondeur la petite république du Caucase, les membres des ensembles Marani et Irinola voyagent en Géorgie régulièrement en groupe ou de façon individuelle. Ils peuvent ainsi rencontrer des chanteurs traditionnels des différentes régions du pays. Dernièrement, l'ensemble Irinola a participé à un symposium international sur la polyphonie géorgienne qui a rassemblé des choeurs venus du monde entier.

Enfin, les deux ensembles se produisent en concert, comme ce soir à Jouy, soit en région parisienne (théâtre de la Mainate, église de la Pitié Salpêtrière, l’Olympia...) ou en province. Ils ont participé dernièrement au festival sur le Caucase.
     
     
     

CONTACT

 Association Marani

chez Frank Kane10, rue Brise Echalas

93200 Saint-DenisTél : 01 42 43 03 36

Email : marani@marani.org

Programme

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